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François Hollande contre la co-officialité

dimars 4 de setembre de 2012, per  Francis d’Abrigeon

FRANÇOIS HOLLANDE CONTRE LA CO-OFFICIALITÉ DES LANGUES REGIONALES

« Lou Felibrige-La revisto » a publié dans sa dernière parution (n° 271 de Juillet-août) « la responso d’un candidat », c’est-à-dire la réponse datée du 28 mars (donc avant le 1er tour) de François Hollande à la lettre du capoulier que nous avons reproduite sur notre site et qui y figure toujours. Nous avons attiré l’attention de nos consulteurs sur la prise de position plutôt audacieuse de Jacques Mouttet en faveur de la co-officialité de la langue d’oc dans les régions de langue d’oc.
Dans sa réponse « que repren en detai li terme de la letro de questionamen dou Felibrige » ; le futur président, à côté de prises de position très sympathiques, croit devoir repousser en argumentant mais nettement la proposition de co-officialité :
« Je ne pense pas qu’il soit souhaitable de déclarer certaines langues co-officielles dans certaines régions : il s’agirait d’une formalité symbolique sans efficacité et contre-productive. L’ensemble de nos langues forment un patrimoine commun de tous les Français. La langue d’oc n’est pas une ressource d’intérêt régional mais un trésor national partagé ».
A notre connaissance, le Félibrige, par la voix de son capoulier n’a pas répondu à François Hollande. Abstention compréhensible tant que la/les campagnes électorales se déroulait /ent ; Beaucoup moins depuis. Peut-être devons-nous saisir le capoulier, dans la mesure où nous pensons que sa prise de position n’était pas  faite comme par mégarde mais réfléchie ?
Auparavant, nous devons nous mettre d’accord sur une position qui engage l’association. Nous en parlerons à notre réunion de rentrée du 6 octobre. En attendant, nous ne pouvons qu’encourager vivement nos adhérents (et autres consulteurs du site) à « respondre a- n-aquel article », comme il est écrit au bas de chacun de nos articles. Voici le point de vue du secrétaire général, qui n’engage que lui :

Je salue les déclarations sympathiques de François Hollande envers le Félibrige et son engagement renouvelé en faveur de la ratification de la Charte européenne des langues régionales des langues régionales ou minoritaires et du vote d’une loi. Pourquoi faut-il que notre nouveau président repousse la co-officialité ? Un refus sec et, sauf ardent lobbying de notre part, définitif, car il s’agit d’un refus argumenté.

Je réponds « en detai e terme a terme » aux propos de François Hollande :

« Une formalité symbolique et sans efficacité »
Nous nous sommes faits quelques illusions -vite douchées par le Conseil constitutionnel »- sur l’inscription dans la Constitution d’une référence aux langues régionales « faisant partie du patrimoine de la France ». En serait-il de même d’une déclaration de co-officialité ?
Franchement, je ne le crois pas. La co-officialité impose l’usage de la langue dans les services publics, au Parlement et à l’école, au moins à égalité avec le français qui ne devrait être langue unique que dans les services publics de la compétence exclusive de l’Etat (Armée, surveillance des frontières, douanes…)

« contre-productive »
Je ne vois pas en quoi. Parce qu’elle irriterait les jacobins hélas fort nombreux chez nous ? Possible mais rien n’interdit, au contraire, de faire une ardente campagne de communication et d’introduire progressivement la co-officialité au fur et à masure des progrès de la connaissance de la langue (formation obligatoire des élus et des enfants). 

« l’ensemble de nos langues forment un patrimoine commun de tous les Français »
Que voilà, pour le coup, une déclaration symbolique ! La langue d’oc n’intéresse que les habitants des pays d’oc (pas tous !) et les occitans émigrés ( 1ère génération sauf infimes exceptions). On peut y ajouter des linguistes comme Claude Hagège qui se bat pour la survie de toutes les langues.

« La langue d’oc n’est pas une ressource d’intérêt régional mais un trésor national partagé »
Deuxième coup de brosse à reluire qui ne m’impressionne pas. Non, la langue d’oc n’est pas un trésor partagé mais se heurte à « la muraio de l’indiferenci que nous desseparo de l’oupinioun » (raport moral du capoulier prononcé à la Sainte-Estelle de St.Yrieix- Cf.La revisto n°271-page 3).
Seuls les linguistes-en majorité- et les anti-jacobins convaincus « partagent ce trésor ». En supposant même que les choses évoluent, il ne serait pas contradictoire de décider d’un statut particulier dans la région concernée. Le catalan est sans doute un « trésor national partagé » de l’Espagne mais est aussi langue officielle en Catalogne et seulement en Catalogne.
Nous à Paris, nous ne demandons aucune présence officielle de la langue d’oc en Île-de-France, seulement une liberté de l’enseigner, contre certaines intolérances (cf .les ennuis du collège de Noisy). Mais, même si nous avons des liens distendus envers notre région d’origine, nous ne voulons pas voir « nostra lenga s’aborrir al pais de nos reires ».

Tel est mon point de vue.
Qu’en pensez-vous ? D’accord, pas d’accord ?
Faut-il écrire à Jacques Mouttet et pourquoi pas au président de la République ? Répondez-moi, sur le site, par courrier postal ou à la réunion du 6 octobre.
Merci.

Francis d’ABRIGEON
Mestre d’obro del Felibritge
Secrétaire général de la SFP-ALO

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