YVES ROUQUETTE : UNE NECROLOGIE
Nostre car Yves Rouquette moriguèt a la debuta de l’annada. Lo jornal "Le Monde" publiquèt dins sa parucion del 11 de genièr una longa necrologia de l’escrivan occitan. Cai-aprèp, de larges extrachs d’aquel tèxt signat P.-T.Catinchi.
ESTAPAS D’UNA VIDA
28 de febrièr de 1936 : naissença a Seta (Erault)
1944 : creacion de la revista "Viure"
1968 : Oda a Sant Afrodisi
1974 : label Ventadorn
1974 : Mostra "100 ans de litteratura occtana " a Béesers
4 de genièr de 2015 : mort à Camarès (Aveyron)
Né à Sète en 1936, l’écrivain et poète y fréquenta le collège Paul Valéry oû il eut comme enseignant Robert Lafont. Une rencontre décisive (...). Très impliqué dans la cause occitane, il intègre l’IEO à 14 ans. A Montpellier, il poursuit ses études, tout en cotoyant les cercles littéraires languedociens, de Max Rouquette à Léon Cordes ou Louis Alibert.
Il découvre la poésie de Jean Bodon dont la force et l’âpreté le subjuguent (...) Il enseigne les lettres mais le pédagogue ne prime pas sur l’écrivain qui publie L’escriveire public, Lo Mal de la terra. En 1962, il est nommé rédacteur en chef de la revue Oc et il reçoit le Grand prix des lettres occitanes pour sa Paciencia. Il épouse Marie Roanet, se lie d’amitié avec Joseph Delteil et enseigne à Béziers de 1965 à sa retraite qu’il prend en Aveyron.
Généreux et disponible, Yves Rouquette incarne une figure de l’occitanisme très accessible (...) capable notamment de relayer pour un public plus large les idées d’un Robert Lafont. (...) Il fonde la revue Viure (1964-1973), issue du Comité occitan d’études et d’action, club d’opinion stigmatisant un "colonialisme intérieur" et une "aliénacion culturelle"
C’est aussi l’un des principux animateurs du mouvement "Volem viure al pais", mouvement autonomiste et socialiste (...). A Carcassonne, le 16 juillet 1978, au nom de VVAP,il insiste sur la dimension éminemment politique de sa démarche. En 1969 (...), il crée le label Ventadorn, maison de disques autogérée.
En 1973, naît le groupe Los de Nadau, altermondialiste avant l’heure. Un trait d’union entre la langue d’oc et les enjeux universels (mais aussi) la rencontre des musiciens médiévistes du Clemencic consort..
Max Rouquette lance en 1974 le Centre international de documentation occitane qui devient le Centre interrégional de développement de l’occitan basé à Béziers.
Il crée aussi l’une des premières écoles bilingues dites Calendretas (...)
Ce combat pour la langue et la culture occitane alimente aussi l’oeuvre du poète. De L’escriveire public (1958) à L’escritura publica pas a pas (1988) en passant par L’Oda à Sant Afrodisi, Joan sens terra o Lo trabalh de las mans. Rouquette s’essaie à tous les genres, poésie, roman, conte, pièce de théâtre. Il fait aussi un travail de traducteur (Molière, Giono).
(Un mot sur ses proches :) Sa femme, Marie Roanet est chanteuse et écrivaine en occitan et en français et son frère, Joan Larzac, érudit et passionné, a beaucoup traduit, notamment le François d’Assise de Joseph Delteil et l’Ancien testament (Letras d’oc 2013).
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